Un homme sort de chez son médecin, il marche sur un trottoir, n'importe quel trottoir, prenons par exemple celui de droite qui remonte vers le World Trade Center, New York. Et cet homme se pose cette question, toujours la même :
Gémeaux au Lion, Lion au Gémeaux … ?

Absorbé par cette interrogation il fait soudain demi-tour, monte dans l'ascenseur conduisant à la consultation.
- Alors Docteur : C'est Lion au Gémeaux ?
- Je suis désolé d'avoir à vous le répéter, il n'y a plus aucun doute possible : c'est un cancer.

Les vitres du cabinet volent en éclats sous la violence de l'explosion.

Cet homme qui se pose toujours la même question se retrouve à nouveau sur ce qui reste du trottoir de droite, World Trade Center, New York.

Les sirènes hurlent leur affolernent, les premiers secours se précipitent, des passants pleins de sang, les yeux dans le vide pour ceux qui ont eu de la chance, déambulent sur ce trottoir qui est malheureusement n'importe quel trottoir, de n'importe quelle ville d'un monde malade.

Toujours perdu dans ses pensées, l'homme à la question trébuche sur une masse immobile et s'affale la tête la première dans une mare de sang. A moitié assommé, les yeux pleins d'un sang qui n'est pas le sien il parvient à entendre un pompier couvert de poussière grise lui demander s'il va bien, que l'on va le transporter à l'hôpital, qu'il ne s'inquiète pas, l'ambulance arrive.
Ensuite on lui tend un micro pour qu'il répète au satellite que tout va bien. Il verra même un président, dont le nom lui échappait bien avant de tomber, lui assurant de son soutien, que lui, enfin nous, les institutions, avons le contrôle de la situation, qu'il ne s'inquiète pas puisque le président est là.

Mais cet homme a un cancer et il ne veut pas le savoir, tout comme cette ville, ce pays, cette espèce en voie d'exagération que nous sommes, semble se dérégler d'elle-même de l'intérieur.

Cette maladie, le terrorisme, qui s'attaque aux dernières barrières génétiques, modifiant la programmation des cellules encore en bonne santé pour qu'elles propagent elles-mêmes le mal. Maladie qui a fini par atteindre les sujets jeunes comme les U.S.A. Maladie qui s'est déclarée en Europe. Creuset des renaissances et des révolutions industrielles ou non, qui a fait de nous ce que nous sommes. Le terme est : " Démocraties avancées " Non ?

Car c'est bien de démocraties et de libertés dont il s'agit. Liberté d'un système apparemment sclérosé puisque la violence n'a plus l'exutoire qu'avaient gardé les nations puissantes et jeunes (U.S.A., U.R.S.S.) d'exporter leurs conflits. Depuis des siècles nos sociétés, en délocalisant les conflits faisaient facilement de l'autre, celui qui devenait différent, l'ennemi.
Bien sûr dans notre cas il s'agit, cela ne fait aucun doute, de tentatives de groupuscules islamiques intégristes pour déstabiliser l'Occident. Au moins nous avons des certitudes pour nous protéger, tout comme celles qui semblent gouverner nos politiciens.

Mais les bombes sont de plus en plus aveugles, et si c'est une guerre, comme veulent le laisser entendre certains, l'on sait de moins en moins qui tue et pour qui l'on meurt.
Un nom est jeté en pâture aux foules médiatiques hypnotisées : Ben Laden

Mais à part cela, qui est-il ? D'où vient-il ? Que veut-il ?

Tout cela est bien plus complexe que le simple entendement de ceux qui marchent sur les trottoirs.

La preuve en est ma réaction instinctive et viscérale face à l'horreur et qui dicte ces lignes. En essayant de comprendre ce dérèglement, comme une cellule saine que je crois être, je nourris la contagion. Surinformé, comme nous le sommes tous, j'en viens logiquement à ce que veulent les poseurs de bombes. En terrorisant les foules, il est sûr qu'à la longue on ébranle ceux qui sont à leur tête.

Ce n'est pas non plus en postant un US Marine à chaque coin de la planète que nous pourrons enrayer le phénomène, c'est un peu comme anesthésier un cancéreux.
Si l'on veut établir un diagnostic, il faudrait à l'image de l'évolution de la médecine moderne se pencher sur le sujet dans sa totalité, la planète, ne pas isoler la maladie ou se contenter de ne lutter que contre ses manifestations visibles.
Agir, certes avec les moyens qui sont à notre portée, mais limiter l'action de ceux qui peuvent favoriser la maladie. Répondre à une provocation par la violence est effectivement un bon moyen d'entretenir un climat d'insécurité sur Terre. Mais surtout il faut chercher des thérapies nouvelles qui peuvent faire face à cette lâcheté. On ne tue pas un rat en montant dans un char d'assaut. Il le sait, et se glisse d'autant mieux entre les chenilles que le char est puissant

Quelqu'un proposait récemment de bloquer l'accès aux médias pour tout ce qui concerne les attentats. Très bonne idée, mais est-ce encore matériellement possible ? Contrôlons-nous cet univers médiatique qui semble si bien servir les causes désespérées ?

Notre monde est malade, ces bombes volantes n'étant qu'un des symptômes de cette maladie, mais cela n'a jamais voulu dire qu'il soit condamné.

Il l'est à coup sûr, si nous continuons de garder les yeux fermés.

Gémeaux ou Lion ?
Lion ou Gémeaux … ?