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Un voyage, la première fois
pour deux enfants
de Hyères (Var) à Delhi (Inde)
11/02/2004
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Entre le grand schtroumpf jardinier, gourou B., merci MC le solaire et le pays de Gandhi...
Un tour de r(i)ein du tout.
J'ai eu mal
Je me sens bien
Libre et vivant
C'est parfois un peu douloureux
Mais c'est tellement mieux.
Colombes
radiographie de pur hasard
à deux pas d'où je suis né, il y a 42 ans
12/2/2004
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Ce qui m'a soulagé ce matin (seconde fois en 15 jours à 4 pattes vers la salle de bain, 15 minutes chrono, 3 m de distance à franchir)
Cette sensation d'accouchement qui me rôde autour depuis plus ou moins 1 an
et cette phrase :
" Tu as mal ou tu as peur d'avoir mal ? "
13/2/2004
Theuville
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Comme tous les grands stratèges le savent,
certaines batailles se gagnent à cheval,
d'autres au fond d'un lit.
(Je vais faire la sieste avec mon lumbago).
voir Hagakuré
13/2/2004
Theuville
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Meet you in Delhi
Petit matin,
Jungle indienne.
Le brouillard n'est pas encore dissipé et pourtant, si vous avez une chance exceptionnelle, vous pourrez voir ce qu'au petit matin, un seul, j'ai vu :
J'ai été le témoin d'une rencontre.
Il y avait là un homme pauvre et riche de sa sagesse et de son savoir.
Assis à ses côtés un tigre aux dents acérées, aux muscles immenses faits pour tuer vite et bien, sans bruit. Sa souplesse et sa puissance étaient aussi intimement liées pour détruire que la sagesse et le savoir, de l'homme à demi nu, étaient faits pour aimer.
Dans le silence de leur mutuelle union, leurs deux corps se touchaient autant que leurs esprits s'illuminaient.
L'homme souriait et le tigre avait les yeux à demi clos. Cette image de paix et d'union si rare, dans les brumes de cette jungle indienne, m'a donné tout à coup envie d'ouvrir les yeux, de rentrer mes crocs et mes griffes, d'échanger mon apparence de mendiant pour poursuivre mon chemin dans cette brume et cette jungle qui me guide si bien :
Celle de l'humain
Celle de l'unité.
22/02/2004
Train Tundla-Varanasi
Entre rêve et réalité, petit matin, comme souvent à cette heure défilent dans mon esprit des images aussi claires et limpides que l'eau d'une source inépuisable de clarté. C'est bien que l'image du tigre revienne (la jungle indienne et ce voyage en sont remerciés, ainsi qu'une carte postale pour les enfants et les timbres achetés au Taj Mahal, car je me souviens qu'il ou elle (le tigre ou son image) m'avait approché lors de la traversée de l'Atlantique et que cela avait été très effrayant. Il avait symbolisé et pris le rôle de l'inconscient rugissant. Le conscient avait alors tremblé de surprise. La peur était le décor de cette première rencontre visualisée. Alors qu'un puissant souffle d'harmonie unit cette fois-ci les deux " personnages " de l'image que, pour plus de clarté, je garderai comme :
LA RENCONTRE DU SAGE, DU TIGRE ET DU PETIT MATIN
Merci la vie.
18/02/2004
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Brij, mon ami et quelques rudiments d'Hindi :
" Aap kaise aim " Comment allez-vous ?
" Shub ratri " Bonne nuit.
Brij, encore :
" Celui qui rend leur dignité aux hommes sera porté à leur tête "
(Celui ou les conditions qui leurs enlèvent cette dignité, courent à leur perte …)
dignité —› fierté, honneur —› pouvoir —› dignité etc.
Brij, toujours :
De ces hommes, rares, qui depuis un fauteuil, sans bouger, non seulement sont capables de comprendre tout l'univers qui les entoure, mais aussi d'agir en harmonie avec lui.
Son fauteuil à lui est roulant, on raconte qu'un accident de plongée vers l'âge de 19 ans en a été la cause.
Brij, un ami, du monde …
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Lakshman Jhula
Rhishikesh, Inde
Ganga hotel
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Vu, le plus drôle t.shirt du monde.
Le logo de Nike à l'envers et inscrit dessous :
" I just did it "
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01/03/2004 Lakshman Jhula
I have seen the world
(Je voulais voir le monde avant qu'il change)
Il a changé le 11 septembre 2001
Now, I want to see my children
They will see the world …
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Dans un train de nuit :
Un tigre et un sage nu
Au bord du Gange de jade :
Un papillon noir tacheté d'émeraude et de turquoise
(Penser c'est juste après voir. Il faut avoir vu en soi ou hors de soi pour laisser le flot des idées couler dans la bonne direction. Les anciens parlent de visions)
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Un papillon noir
Deux taches émeraude
Deux turquoises
Se pose sur le sable gris
Légère beauté vivante
Face aux vagues de jade
D'un Gange millénaire
Pour la première fois de son existence
Il bondit hors de l'Himalaya
2/2004
Lakshman Jhula
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L'histoire du grain de riz et de celui qui a faim :
Le donner ou apprendre à celui qui a faim à le planter pourrait s'appliquer à Budoko
Prendre soin de nos enfants (de notre futur) n'est-ce pas d'abord leur apprendre à prendre soin d'eux -même (se défendre) ?
Lakshman Jhula
3/2004
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J'ai vu 3 sortes de pays sur cette terre (cf. Platon et les 3 sortes de gens):
- Les pays riches, là où la misère est cachée.
- Les pays pauvres, là où la richesse est cachée.
- Le pays où l'argent, grâce à quelques humains qui n'y croient pas, existe juste pour ce qu'il est. Là il n'y a ni richesse ni pauvreté.
dans le bus Rishikesh>Haridwar
3/2004
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Un jour au coin de Jaddumandhi et de Luxa road à Varanasi en Inde, j'achète des lames de rasoir.
Le soir même je me rase et me coupe copieusement. Effectivement l'épaisseur des lames, comme beaucoup d'objets modernes en Inde, est surdimensionnée. Alors que j'étais habitué à mes lames souples et ultra légères occidentales. Quand j'effectue le même geste avec de " vraies " lames, un rasoir cela coupe. Quoi de plus normal ?
Pourquoi cette réflexion de rasage ?
Parce qu'il existe encore des peuples, des nations qui construisent pour durer, pour essayer que cela fonctionne. Alors que l'occident, méthodiquement, construit sa disparition ….
Delhi
3/3/2004
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Pour une rencontre, cela a été une rencontre.
5 h du matin. Debout depuis 5 h du matin la veille. Hôtel 5 étoiles Intercontinental de Delhi.
Lufthansa ne peut me faire monter dans son avion trop plein, donc m'offre luxe et confort (achète ma docilité de client et de contrat bafoué).
Moi sous la douche, elle sur la canalisation, on s'est regardé droit dans les yeux, passé la surprise mutuelle, on s'est dit que la nature était vraiment la plus forte.
Qui ?
Ah oui, cette énorme blatte de 5 cm !
en Hindi et Sanscrit :
" tilcatta "
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L'obscure clarté
Il m'a fallu 42 années, un avion Delhi/Francfort surbooké, 5 h de sommeil, une blatte de 5 cm, dans un 5 étoiles, et une chambre au 5 fois 5 : 25ème étage avec vue sur la brume sur une matinée de Delhi. De superbe rapaces (en Hindi : baaz, prononcer baajz) tournoient à quelques mètres de mon immense baie vitrée. J'ai bien été guidé aussi par l'écrit " J'ai vu trois sortes de pays " Bus Haridwar/Rishikesh 03/2004.
Depuis toujours je cherche à percer le secret du pouvoir et de l'argent. Pourquoi et comment cela fonctionne ? Afin, comme pour les Budo et la violence, de pouvoir passer à autre chose. Savoir afin de pouvoir, au cas où.
. Côté pouvoir, " dirigeants "
La dialectique de tout pouvoir tient dans :
" Diviser c'est régner "
Dorénavant je dénommerai cela par " la parabole PC / Macintosh ".
Le discours commercial, la force de vente dans ce cas là, fait croire à chaque possesseur d'ordinateur de chacune des tribus respectives qu'il est le meilleur, qu'il appartient à une élite. Que l'autre, bien sûr, n'a rien compris, que la vérité est là où tu es et pas ailleurs.
Celui qui a pu utiliser les deux systèmes sait très bien que chacun a avantages et inconvénients, et que c'est grâce aux deux que chacun existe …
Donc, après deux semaines à parcourir l'Inde du nord sous prétexte d'Inken et de yoga, après avoir revu cette " pauvreté " (matérielle) dont chaque touriste occidental se gargarise d'avoir côtoyé … Et de me retrouver, grâce à la magie de l'aléatoire et des voyages (ou du destin et de ses arcanes) propulsé dans une bulle socialo et spatio-temporelle si extrêmement opposée de " richesse " (matérielle), me fait écrire ceci :
Tant que le riche est convaincu qu'il est riche et que le pauvre est convaincu de la même chose.
Tant que le pauvre ignore comment vit le riche et que le riche ignore comment vit le pauvre.
Tant que …
HP (dorénavant " hp " sera ma balise personnelle indiquant manuellement le recours à l'hypertexte et un clin d'œil à la riche multinationale qui commercialise mon outil informatique du moment ;-)
Donc parenthèse d'hypertexte pour :
1. Evoquer l'apparition du garçon d'étage, de celui qui est à cet étage là, dans cet hôtel là, à cette époque là, un " pauvre " dans l'échelle des castes sociales qui devrait être la mienne aujourd'hui, alors qu'il est un " riche " pour l'autre échelle … celle des " pauvres " de cette ville … Est-il étonné de me voir à moitié nu en train d'écrire et de prendre mon petit déjeuner ? Non, car " en bas " c'est aussi comme cela …
2. Confirmer que l'hypertexte, cet outil que m'a fait découvrir Internet, permet de se détacher de la hiérarchie des schémas écriture, lecture, et me convient particulièrement.
3. Net : Que ce qu'il va me falloir faire en rentrant et peut-être pour les quarante prochaines années, c'est commencer à diffuser ce message. Pratiquement en commençant par ce dernier voyage, de l'auto éditer sur www.seiha.net
Ce sera
3.1 Pour ceux qui me connaissent, un album de photos, d'instantanés de voyage. Chaque page étant pour moi un voyage, il me suffira de poursuivre soit chronologiquement, soit en fonction de l'air du temps.
3.2 : Pour moi, grand rêveur face à l'éternel et grand nomade de l'écrit, un moyen de partager avec des humains de cette planète, le respect et l'amour que je leur porte. Pratiquement de me contraindre à travailler toute cette " matière " littéraire que je sème depuis mes jeunes années, un peu de sédentarité.
3.3 : Pour le monde, pourquoi pas le futur : ce qu'il en veut.
Tant que, dès que ….
Car l'ignorance est bien aussi l'arme que manient à merveille ceux qui dirigent le monde. Des humains ? J'en doute parfois. Surtout les instruments du pouvoir, les Imbus de JM. Truong) À moins que cela soit encore ici une force qui les dépasse largement que pour aujourd'hui nous dénommerons le côté obscur (en référence à l'épopée " Star Wars " ;-)
Voilà pourquoi beaucoup des vastes esprits du passé ou du présent (côté lumineux de la force) ont tant insisté sur le fait de lutter contre l'ignorance, d'enseigner …
Dès qu'on l'éclaire, l'obscurité devient lumineuse …
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Des oiseaux et des hommes
1. Voyage animal
1.1 La terre
Le voyageur à pied a toute sa liberté, surtout parce qu'il n'a pas la rapidité.
Celui qui s'associe à l'animal, le cavalier, allie 2 vies. Il va plus loin, il est plus fort.
1.2 La Mer
Celui qui va en Mer découvre une autre dimension. Il va 2 fois ailleurs : 1. Sa destination, 2. Son séjour en Mer.
2. Voyage mécanique
2.1 Le train, le cheval de fer des Amérindiens, va tracer le monde terrestre de son premier réseau mondial et artificiel.
Il démontre ainsi les limites du monde en l'enserrant dans des mailles de fer parallèles. Seule la mer résiste encore. Les voyageurs ont toujours leur mot à dire, la machine les sert et non le contraire.
2.2 La voiture est déjà une approche plus " individuelle " de ce que sera plus tard l'avion. Une cage de Faraday, isolée de la terre, d'où ces maux de tête, fatigues artificielles (non musculaires). Le train, même avec ses tonnes d'acier et sa vitesse (TGV par exemple) garde encore ce contact avec cette terre qui nous fait humains.
HP1 : A moins que ma " phobie " de l'avion qui s'est renforcée ces dernières années soit d'une toute autre origine. Le dernier parcours de retour d'Inde s'effectue dans un petit avion à réaction Canadair jet 700. Je suis beaucoup moins stressé que dans l'énorme 747 Delhi/Francfort et surtout son surbookage. C'est à y repenser, car c'est surtout le nombre de personnes qui ne finissaient pas d'embarquer, qui m'a surtout angoissé. (Il faudrait que je réalise un test grandeur nature avec un trajet long courrier dans un 747 vide, à part l'équipage). Si c'est ce que je crois, j'y serai à l'aise, sans angoisses ni stress. Cela prouverait non pas que j'ai développé une phobie du voyage en avion, mais une sensibilité de plus en plus importante au stress des autres. Cela expliquerait aussi pourquoi j'ai pris l'avion pendant des années sans aucune inquiétude…
Survol Méditerranée retrouvée le 5/3/204, 12 :30
Elle est belle, elle est bleue.
Au passage, je dis souvent depuis le 11 septembre 2001 que la comparaison entre train et avion est simple. Puisque c'est la mécanique qui fait " vivre " ces 2 engins, que se passe-t-il quand ils tombent en panne ?
Le train : il ralentit, s'arrête, tu peux ouvrir la porte et descendre.
L'avion : il tombe, tu n'as pas de parachute, juste un masque à dopage autorisé et un toboggan gonflable orange.
2.3 La moto. Un autre cheval de fer. La proximité des éléments naturels. Air, vent, pluie. Et la position du cavalier et son équilibre associé, en font mon mode de transport préféré juste après le train pour les longues distances, et le bateau pour la Mer. Puis, reste la conquête de l'air qui pour moi n'a pas d'autre intérêt, d'autre moteur que la " Business class ". Il faut être au service de l'argent pressé pour voyager à peu près dans des conditions décentes. C'est cette classe qui permet à toutes ces masses d'acier de s'envoler. Autrement, celui qui comme moi vient de passer 8 :30 dans un 747, même s'il est parfaitement entretenu par Lufthansa, est convaincu de n'être pas un voyageur, mais un simple petit bout de viande que l'on entasse pour plus de rentabilité.
Cela ne nous ramène pas du tout à plus d'animalité, qui fût le point de départ de cette réflexion, mais à plus de bestialité. Il suffit de voir la similarité entre ce que devait être une grotte préhistorique, son amas de corps endormis, et ce même amas dans un long courrier au milieu de la nuit. Il faut voir aussi le sol de ce même 747 ce matin à l'arrivée : un amoncellement de négligences, de papiers froissés, d'épluchures et de couvertures mêlées.
Conclusion :
Comme vous avez pu le constater, le voyage physique a pour moi encore maintenant des dimensions humaines très envisageables :
Le voyage à :
- Pied
- Cheval
- Bateau
- Train
- Moto
- et une autre que les oiseaux maîtrisent très bien mais qui n'est pas la mienne.
Cette dimension du transport aérien devient même de plus en plus dangereuse à notre époque (espérons que cela va passer !). Cela en raison, comme toujours dans notre société, de l'augmentation incontrôlée de la quantité. Ce qui était très bien à une dimension inférieure devient difficilement " gérable " et l'on commence à faire croire que tout va bien alors que ce n'est plus du tout le cas.
La rentabilité à outrance finit par ensorceler les plus braves des humains et mener à une fragilité débordante : 11.09.2001 New York.
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