Une longue plainte masquait encore le futur
Le réel s’estompait, vide comme à regret é scintillait.
Plongeant au cœur de lui, même le pass
Il…
vibra
Son corps nu
Attentif à chaque image
Irisait le centre de cette après-midi d’été
Une douce lueur provenait du parquet où leur étoile, à cette heure la plus chaude, dessinait les ombres des volets avec une précision sidérale. Il voyait maintenant approcher les derniers signes du visible, limite où l’univers, comme l’entendent ses congénères, se vaporise.
Son corps se tut ...
Alors seulement il s’éveilla:
Surpris de ne pas y avoir pensé pus tôt, Ou se redressa d’un bond, cracha dans l’eau verdâtre de ce fleuve huileux d’effluves, inspecta le ciel. Puis comme souvent l’avait fait, riva un coin de l’horizon au fond de ses yeux et s’en fut. Ou semblait n’être engendré que pour une seule raison, l’ignorant encore mais certain de la direction, il déchirait un désert de plus tout comme les pères de ses pères simplement en marchant. Et jamais il n’avait oublié :
« Chaque pas face à l’éternité convaincu que tu lui appartiens et lui affirmer à chaque fois que ton pied soudain libre, quitte l’équilibre : Sais-tu au moins où je vais le poser ? »
Un petit nuage de poussière sonore s’envola là où son pied se posa. Le sol tiède aux mille lueurs respirait au delà. Ou n’aimait pas le temps, il l’avait découvert au hasard d’un système stellaire. N’ayant aucun concept local, il puisa au fond de sa mémoire quelques données désuètes qui lui suffirent pour la première ombre. Mais les deux autres ? Toutes s’allongeaient se séparaient pour ce qui, sur ce monde, s’appelait peut-être jour. Mais Ou ne réfléchissait déjà plus car le matin ici plus qu’ailleurs avait une odeur… Encore grisé de ces instants Ou se remit en marche à la recherche de l’endroit où la terre perd ses couleurs. Il n’y parvint que lorsque les ombres ne furent plus qu’une. Cet instant aussi l’absorba.
La terre non seulement se dégradait de gris mais perdait progressivement de sa douce tiédeur. L’on devinait maintenant la ville dans le lointain grâce à la lumière que pendant tout un jour elle avait volé au ciel et qu’elle rendait terne aux étoiles.
Pour Ou ce n’était qu’un désert de plus
Là il se trompait.
Le doute s’insinua en lui.
Non. Impossible,
Mais pourtant…
Cette ville avait du désert l’absence mais aussi l’étendue. Si. Là-bas. Pourtant si loin, mais cette lueur. Ou savait son regard infini mais là c’était son esprit qui avait vu. Il réussit à saisir de nouveau la sensation fugitive : Lueur chaude.
La ville là-bas devait ressembler à la terre qu’il avait foulée. Bientôt Ou fut au pied de cet immeuble d’habitations. La lueur maintenant nettement discernable provenait des grandes croisées du premier étage. Ou ne savait toujours pas. L’escalier de marbre moelleux était encore plus silencieux. Ou sentit la porte s’effacer, les nombreuses pièces défiler les unes après les autres. Ou tout en se déshabillant au centre de cette pièce déjà nue ne put ôter totalement de son esprit cette image où enfant, grâce à deux miroirs, il façonnait deux infinis.
Le parquet sans bruit
Accueillit son corps aux mille couleurs…
26, 27 août 1982
Herblay
Feuilles éparses |